Page:Anatole France - Le Livre de mon ami.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

boucle, et, selon l’ancienne coutume, une queue assez longue. Lorsque ce petit bonhomme trottait à pas menus à travers les rues, sa queue sautillait d’une épaule sur l’autre, faisait des cabrioles de toute sorte, et semblait se moquer de son propre maître derrière son dos. »

Ce bonhomme avait l’âme la plus magnanime, et sa petite redingote, terminée en queue de bergeronnette, enveloppait le dernier des chevaliers. Ce chevalier, toutefois, ne fut point errant. Il resta chez lui à Düsseldorf, dans L’Arche de Noé. « C’est le nom que portait la petite maison patrimoniale, à cause de l’arche que l’on voyait joliment sculptée sur la porte et peinte en couleurs voyantes. Là, il put s’adonner sans repos à tous ses goûts, à tous ses enfantillages d’érudition, à sa bibliomanie et à sa rage d’écrivailler, principalement dans les gazettes politiques et les revues obscures. »

C’est par le zèle du bien public que le pauvre Simon de Geldern était poussé à écrire. Il y peinait beaucoup. Penser seulement lui coûtait des efforts désespérés. Il se servait d’un