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Page:Anatole France - Le Lys rouge.djvu/67

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IV


Dans la petite chambre sombre, muette, étouffée de rideaux, de portières, de coussins, de peaux d’ours et de tapis d’Orient, les épées, aux lueurs du feu ranimé, étincelaient sur la cretonne des murs, parmi les cartons de tir et les oripeaux flétris des cotillons de trois hivers. Le chiffonnier de bois de rose était surmonté d’une coupe en argent, prix décerné par quelque société de sport. Sur les plaques de porcelaine peinte du guéridon, un cornet de cristal où couraient des volubilis de cuivre doré, portait des branches de lilas blanc ; et partout des lumières palpitaient dans l’ombre chaude. Thérèse et Robert, les yeux accoutumés à l’obscurité, se mouvaient aisément