Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/171

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son portrait, crayonné ou charbonné ou tracé à la pointe d’un canif, et accompagné d’une légende explicative.

M. Bergeret examinait ces grafitti, sans trouble ni colère, inquiet seulement de leur nombre qui allait croissant. Il y en avait un sur le mur blanc de la vacherie Goubeau aux Tintelleries ; un autre sur la façade jaune de l’agence Denizeau, place Saint-Exupère ; un autre au grand théâtre sous le tableau des places du deuxième bureau ; un autre à l’angle de la rue de la Pomme et de la place du Vieux-Marché ; un autre sur les communs de l’hôtel Nivert, contigu à l’hôtel de Gromance ; un autre à la Faculté, contre la loge de l’appariteur ; un autre sur le mur des jardins de la préfecture. Et tous les matins M. Bergeret en découvrait de nouveaux. Il remarquait que ces grafitti n’étaient pas tous de la même main. Dans les uns, la figure humaine était représentée d’une façon tout à fait rudimentaire ;