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Page:Anatole France - Le Mannequin d’osier.djvu/39

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les corps de l’État avaient, en grande pompe, unanimement félicité l’empereur Napoléon III et le maréchal de Mac-Mahon de n’avoir point, en donnant la bataille, désespéré du salut de la patrie, ne croyez-vous pas que le peuple français aurait tiré du malheur de ses armes une gloire éclatante et fortement exprimé sa volonté de vaincre ? Et sachez bien, cher monsieur Bergeret, que je n’ai pas l’impertinence de donner à votre pays des leçons de patriotisme. Je me ferais trop de tort. Je vous présente seulement quelques-unes des notes marginales qu’on trouvera, après ma mort, crayonnées dans mon exemplaire de Tite-Live.

— Ce n’est pas la première fois, dit M. Bergeret, que le commentaire des Décades vaut mieux que le texte. Mais poursuivez.

Le commandeur Aspertini sourit et reprit le fil de son discours :