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contre lui-même. C’est ce que fit M. Combes.

Le programme ministériel comportait l’abrogation de la loi Falloux dont, à vrai dire, il restait peu. Lors de la discussion, au Sénat, du projet Chaumié, qui donnait satisfaction sur ce point à tout le parti républicain, la question de la liberté de l’enseignement fut soulevée et mit aux prises les partisans et les adversaires du monopole. Il est nécessaire d’indiquer ici l’attitude de M. Combes dans cette discussion, bien que ce soit dépasser la période comprise dans ce volume. Mais on donnerait une idée incomplète et fausse de la politique de ce ministre républicain si l’on ne montrait pas qu’elle va prudemment et sûrement à la laïcisation entière de l’enseignement à tous les degrés. M. Combes s’est prononcé plusieurs fois, et toujours dans le même sens, au sujet de la liberté d’enseigner la jeunesse. Il ne range pas cette liberté « au nombre des droits essentiels qui sont inséparables de la personne du citoyen. » Il estime « qu’il appartient au pouvoir social d’en régler l’usage et d’indiquer suivant quel mode et dans quelles limites elle peut fonctionner. » Il la tient pour « une concession du pouvoir social » et se plaît à citer cette maxime de Victor Cousin : « Le