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d’une immense armée catholique et ma parole n’est que le coup de clairon qui l’annonce…

Entre le cœur de Jésus et le cœur de la France il y a un pacte sacré.

Le Christ s’est toujours montré, comme disaient nos Pères, bon Français ! Oui, bon Français à Tolbiac ; bon Français à Patay ; bon français à Paray-le-Monial où il nous a montré son Sacré-Cœur ; bon Français à Lourdes, où il a envoyé sa Mère, la Vierge Immaculée, nous inviter à la pénitence par ses paroles, à l’espérance par ses sourires !…

Puisque le pacte d’amour a été brisé par la Révolution il nous faut le renouveler en ce jour. Jadis lorsque les Leudes voulaient proclamer un nouveau roi, ils le hissaient sur un pavois et le promenaient à travers la foule en criant : Noël ! Noël !…

Ce serment d’amour au Christ qui aime les Francs, il en est parmi vous, messieurs, qui le prêteront, sinon avec plus de cœur, du moins avec un accent plus martial que les autres : ce sont les anciens soldats qui ont bien mérité de la France.

J’en vois ici plusieurs et des plus illustres. Je reconnais aussi avec joie ceux que l’on retrouve toujours sur le chemin de l’honneur : ces zouaves qui montrèrent à Patay que leurs épées ne s’étaient pas émoussées au service de l’Église et qu’elles pouvaient encore lancer des éclairs, et Grand Dieu ! quels éclairs ! au service de la France, et je salue d’ici leur bannière sacrée où je baise la trace du sang de leurs aînés et où j’adore le cœur de mon Dieu.

Eh bien, généraux et amiraux qui m’écoutez, officiers, sous-officiers et soldats de France et vous,