si mignon !… » il leur offrait d’en faire à chacune un plus mignon encore.
— Grand merci ! répondaient-elles en riant.
L’abbesse vint à son tour s’assurer de ses yeux que l’ouvrage était bien conduit. C’était une dame de grande naissance, nommée Usimbalda. Elle était sévère, hautaine et vigilante. Voyant un homme qui travaillait sans manteau ni chaperon, et n’ayant, comme les artisans, que sa chemise et ses chausses, elle le prit pour quelque apprenti et dédaigna de lui adresser la parole. Cinq ou six fois elle revint à la chapelle, sans y trouver jamais que celui qu’elle croyait bon seulement à broyer les couleurs. À la fin, elle lui en témoigna son déplaisir.
— Mon garçon, lui dit-elle, priez de ma part votre maître de venir travailler lui-même aux peintures que je lui ai commandées. J’entends qu’elles soient de sa main, et non de celle d’un apprenti.
Buffalmacco, loin de se faire connaître, prit l’air et le ton d’un pauvre ouvrier, et répondit humblement à madame Usimbalda qu’il voyait bien qu’il n’était pas fait pour inspirer de la