Jésus-Christ. Il représenta tout d’abord, à la droite de l’autel, le massacre des Saints-Innocents, et réussit à exprimer si vivement la douleur et la rage des mères, s’efforçant en vain d’arracher leurs chers petits aux bourreaux, qu’il semblait que le mur chantât comme les fidèles à l’office : « Cur, crudelis Herodes ?… » Attirées par la curiosité, les nonnes venaient, deux ou trois ensemble, voir travailler le maître. Devant ces mères désolées et ces enfants meurtris, elles ne pouvaient se défendre de crier et de pleurer. Buffalmacco avait représenté un nourrisson, couché dans ses langes, qui souriait en suçant son pouce, entre les jambes d’un soldat. Les nonnes demandaient grâce pour celui-là.
— Épargnez-le, disaient-elles au peintre : Prenez garde que quelqu’un de ces hommes ne le voie et ne le tue !
Le bon Buffalmacco répondait :
— Pour l’amour de vous, chères sœurs, je le défendrai de mon mieux. Mais ces bourreaux sont emportés d’une telle fureur, qu’il sera difficile de les arrêter.
Quand elles disaient : « Ce petit enfant est