Page:Anatole France - Le Puits de sainte Claire.djvu/199

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» Il ne faut point dire : « J’enseigne le bien, » et le bien est d’obéir aux lois de la ville. » Car ces lois ne sont point de Dieu ; mais elles sont de l’homme et elles participent de sa malice et de son imbécillité. Elles ressemblent aux règles que les enfants établissent sur la place de Viterbe, quand ils jouent à la balle. Le bien n’est pas dans les coutumes ni dans les lois. Mais il est en Dieu et dans l’accomplissement de la volonté de Dieu sur la terre. Ce n’est ni par les légistes ni par les magistrats que la volonté de Dieu s’accomplit sur la terre.

» Car les puissants de ce monde font leur volonté, et cette volonté est contraire à la volonté de Dieu. Mais ceux qui ont dépouillé la superbe et qui savent qu’il n’y a point de bien en eux, ceux-là reçoivent de grands dons, et Dieu lui même s’égoutte en eux comme le miel au creux des chênes.

» Et il faut que nous soyons le chêne plein de miel et de rosée. Les humbles, les simples et les ignorants connaissent Dieu. Et c’est par eux que Dieu régnera sur la terre. Le salut n’est pas dans la vigueur des lois et dans le