Page:Anatole France - Le Puits de sainte Claire.djvu/230

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ment, et qu’elles allaient à leur terme de la même manière, car chacune finissait par ces mots : Telle est la vérité.

Et il se dit en lui-même :

— Ces devises sont semblables aux fleurs que les jeunes hommes et les demoiselles cueillent dans les prairies de l’Arno, pour les lier en bouquets. Car ces fleurs s’assemblent facilement par les queues, tandis que les têtes s’écartent et disputent d’éclat entre elles. Et il en est de même des opinions de ces gens terrestres.

Et le saint homme trouva dans les devises une multitude de contrariétés touchant l’origine de la souveraineté, les sources de la connaissance, les plaisirs et les peines, les choses qui sont permises et celles qui ne le sont pas. Et il y découvrit aussi de grandes difficultés relativement à la figure de la terre et à la divinité de N.-S. Jésus-Christ, à cause des hérétiques, des arabes, des juifs, des monstres de l’Afrique et des épicuriens qui, sur la roue étincelante, paraissaient, une banderole aux lèvres.

Et chaque sentence se terminait par ces mots : Telle est la vérité. Et le saint homme