Page:Anatole France - Le Puits de sainte Claire.djvu/262

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La douceur de cette voix et la clarté de ce visage répandirent tout à coup la paix et la lumière dans l’âme de Niccola Tuldo.

Il lui souvint de ses jours d’innocence, et il pleura comme un enfant.

Le soleil, levé sur les Apennins, blanchissait la prison de ses premiers rayons. Catherine dit :

— Voici l’aube ! Debout pour les noces éternelles, mon frère, debout !

Et, le soulevant, elle l’entraîna dans la chapelle, où fra Cattaneo l’entendit en confession.

Ser Niccola Tuldo assista ensuite dévotement à la sainte messe et reçut le corps de Jésus. Puis il se tourna vers Catherine et lui dit :

— Reste avec moi ; ne m’abandonne pas, et je serai bien, et je mourrai content.

Les cloches se mirent à sonner, annonçant l’exécution du criminel.

Catherine répondit :

— Mon doux frère, je t’attendrai au lieu de la justice.

Alors, ser Niccola Tuldo sourit et dit, comme ravi :

— Quoi ! La Douceur de mon âme m’attendra au lieu saint de la justice !