Page:Anatole France - Le Puits de sainte Claire.djvu/305

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» La branche toscane de notre famille produisit des hommes excellents, parmi lesquels il convient de nommer Jacopo di Buonaparte qui, témoin du sac de Rome en 1527, fit une relation de cet événement, et Niccoló, auteur d’une comédie intitulée la Vedova, qu’on vanta comme l’ouvrage d’un autre Térence. Pourtant, ce n’est point de ces deux illustres ancêtres que je veux vous entretenir, mais bien d’un troisième qui les éclipse autant en gloire que le soleil efface les étoiles. Apprenez que notre famille compte un bienheureux parmi ses membres, fra Bonaventura, disciple réformé de Saint-François qui, l’an 1593, mourut en odeur de sainteté.

Le vieillard s’inclina en prononçant ce nom. Puis il reprit avec une chaleur qu’on n’eût attendue ni de son âge ni de ses mœurs indulgentes :

— Fra Bonaventura !I Ah ! mon parent, c’est à lui, c’est à ce bon père que vous devez le succès de vos armes. Il était près de vous, n’en doutez point, quand vous foudroyâtes, comme vous l’avez dit à souper, les ennemis de votre parti sur les marches de San Rocco.