Page:Anatole France - Les Contes de Jacques Tournebroche.djvu/105

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m’agréez, plaisant giron, cuisses blanchettes, antre vmbreux, tant horrible et fauorable ! » Des enfanteletz aislez, qui voletoient au-dessus d’eux, les regardoient en riant, ce pendant des dames et des gentilshommes coiffez de chapeaux de fleurs, dansoient sur l’herbe nouuelle.

Et auoit, ledict Philémon, autres painctures d’vn bel artifice en son cabinet. Et prisoit aussi très haut le pourtraict de vn bon docteur en son estude, escripvant sur sa table à la chandelle. Ladicte estude toute guarnie de sphères, gnomons et astrolabes, propres à mesurer les mouuements des astres, ce qui est vne occupation bien louable et portant l’esprit aux pensées sublimes, et au très pur amour de Vénus vranie. Et estoit au plancher de ladicte estude vn grand serpent et croccodile pour ce que sont pièces rares et bien nécessaires à la cognoissance de anatomie. Et auoit aussi, ledict docteur, emmi ses besongnes, les livres des plus excellents philosophes de l’Antiquité et les traittez de Hippocrates. Et estoit en exemple aux ieunes hommes qui voulussent mettre par labeur en leur teste autant de