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Page:Anatole France - Les Contes de Jacques Tournebroche.djvu/190

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la plupart dans les régions lointaines de notre île, et il faudra plusieurs journées pour les faire venir ».

Les chefs admirèrent l’esprit subtil de Komm l’Atrébate. L’un d’eux lui dit :

— Komm, tu es doué d’une grande intelligence, et je crois que ton cœur est plein d’amitié pour tes frères bretons qui boivent l’eau de la Tamise. Si César était un homme, nous aurions le courage de combattre contre lui, mais nous avons connu qu’il était un Dieu à ce que ses navires et ses machines de guerre sont des êtres vivants et doués de connaissance. Allons lui demander qu’il nous pardonne de l’avoir combattu et naus laisse notre puissance et nos richesses.

Ayant ainsi parlé, les chefs de l’Ile brumeuse sautèrent à cheval et s’en allèrent vers le rivage de l’Océan qu’occupaient les Romains près de l’anse où leurs liburnes étaient mouillées, et non loin de la grève sur laquelle ils avaient tiré leurs galères. Komm chevauchait avec eux. Quand ils virent le camp romain qui était entouré de fossés et de palissades, percé de