Page:Anatole France - Les Contes de Jacques Tournebroche.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

César. Mais il parlait à ses fidèles, en termes obscurs, de guerres prochaines.

Trois ans plus tard, l’heure était venue ; le sang romain avait coulé dans Genabum. Les chefs conjurés contre César assemblaient des guerriers : dans les monts Arvernes, Komm n’aimait point ces chefs ; il les haïssait au contraire, les uns parce qu’ils étaient plus riches que lui en hommes, en chevaux et en terres, les autres à cause de l’or et des rubis qu’ils avaient en abondance, et plusieurs de ce qu’ils se disaient plus braves que lui et de plus noble race. Pourtant il reçut leurs messagers, auxquels il remit une feuille de chêne et une pointe de noisetier en signe d’amour. Et il correspondit avec les chefs ennemis de César au moyen de branches d’arbres taillées et nouées entre elles de manière à présenter un sens intelligible aux Gaulois, qui connaissaient le langage des feuilles.

Il ne poussa point le cri de guerre. Mais il allait par les villages atrébates et, visitant les guerriers dans les huttes, il leur disait :