Page:Anatole France - Les Contes de Jacques Tournebroche.djvu/224

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Marcus Antonius d’abord n’y prit pas garde. Il était occupé à représenter, dans des salles closes et bien chauffées, avec des histrions et des courtisanes, les travaux de cet Hercule auquel il ressemblait par les traits du visage, la barbe courte et bouclée, la vigueur des membres. Vêtu d’une peau de lion, sa massue à la main, le fils robuste de Julia abattait des monstres feints, perçait de ses flèches une machine en forme d’hydre. Puis soudain, changeant la dépouille du lion pour la robe d’Omphale, il changeait en même temps de fureurs.

Cependant les convois étaient inquiétés ; les détachements de soldats, surpris, harcelés, mis en fuite ; et l’on trouva un matin le centurion C. Fusius pendu, la poitrine ouverte, à un arbre, près de la Porte dorée.

On savait dans le camp romain que l’auteur de ces brigandages était Commius, autrefois roi par l’amitié de Rome, maintenant chef de bandits. Marcus Antonius donna l’ordre d’agir avec énergie pour assurer la sécurité des soldats et des colons. Et, prévoyant qu’on ne