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Page:Anatole France - Les Contes de Jacques Tournebroche.djvu/233

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des plus violentes injures. Les Gaulois ne purent résister à la petite troupe romaine qui, raffermie et solide, les chargea vigoureusement, en tua ou en prit le plus grand nombre. Commius presque seul se sauva, grâce à la vitesse de son cheval.

Et Volusenus fut rapporté mourant dans le camp romain. Par l’art des médecins ou la force de son tempérament, il guérit pourtant de sa blessure.

Commius avait perdu tout à la fois, dans cette affaire, ses fidèles guerriers et sa haine. Content de sa vengeance, satisfait désormais et tranquille, il envoya un messager à Marcus Antonius. Ce messager, ayant été admis au tribunal du questeur, parla de la sorte :

— Marcus Antonius, le roi Commius promet de se rendre au lieu qui lui sera assigné, de faire ce que tu lui commanderas et de donner des otages. Il demande seulement que lui soit épargnée la honte de paraître jamais devant un Romain.

Marcus Antonius était magnanime :

— Je conçois, dit-il, que Commius soit un