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Page:Anatole France - Les Contes de Jacques Tournebroche.djvu/26

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« L’intervention de la très Sainte Vierge est visible en ces merveilles ; et je me réjouis des signes manifestes qu’elle donne de son amour pour le royaume de France. L’Empereur et ses compagnons n’ont pas imploré en vain Notre-Dame, mère de Dieu. Hélas ! je payerai pour tous les autres et j’aurai la tête coupée. Car je ne puis demander à la Vierge Marie qu’elle m’aide à accomplir mon gab. Ce gab est d’une telle nature qu’il serait indiscret d’y vouloir entremettre Celle qui est le lis de pureté, la Tour d’Ivoire, la Porte close et le Verger ceint de haies. Et, faute d’un secours céleste, je crains bien de n’en pas faire autant que j’ai dit. »

Ainsi songeait Olivier quand le roi Hugon l’interpella brusquement :

— À vous, comte, d’accomplir votre promesse.

— Sire, répondit Olivier, j’attends avec grande impatience la princesse votre fille. Car il faut bien que vous me fassiez la précieuse grâce de me la donner.

— Cela est juste, dit le roi Hugon. Je vais