que la salle, où les conseillers s’étouffaient tout à l’heure, est presque vide.
Mais ils ont fui en vain : ils avaient signé.
Il est deux heures. L’Incorruptible délibère dans la salle voisine avec la Commune et les représentants proscrits.
Gamelin plonge ses regards désespérés sur la place noire. Il voit, à la clarté des lanternes, les chandelles de bois s’entrechoquer sur l’auvent de l’épicier, avec un bruit de quilles ; les réverbères se balancent et vacillent : un grand vent s’est élevé. Un instant après, une pluie d’orage tombe : la place se vide entièrement ; ceux que n’avait pas chassés le terrible décret, quelques gouttes d’eau les dispersent. Les canons d’Hanriot sont abandonnés. Et quand on voit à la lueur des éclairs déboucher en même temps par la rue Antoine et par le quai les troupes de la Convention, les abords de la maison commune sont déserts.
Enfin Maximilien s’est décidé à faire appel du décret de la Convention à la section des Piques.
Le conseil général se fait apporter des sabres, des pistolets, des fusils. Mais un fracas d’armes, de pas et de vitres brisées emplit la maison. Les troupes de la Convention passent comme une avalanche à travers la salle des délibérations et s’engouffrent dans la salle du conseil. Un coup