Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/105

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oncques ne l’amèrent ces Trublions. Car ils vouloient les dicts prud’hommes que leur ville demourast saige comme eux, toute florie de grâces et vertus, portant gentiment en sa dextre la vergette d’or que surmonte la main de justice, et fust toute riante, pacifique et libre, et non point du tout, comme à contre fil la souhaitaient ces Trublions, tenant es mains gros baston à escarbouiller les bons citoyens et benoist chapelet à marmonner des ave, orde et mauvaise et misérablement soubmise au vieil coronel Gelgopole et à ce Tintinnabule. Car, de vray, la vouloient soubmettre aux frocards, hypocrites, bigots, cafars, imposteurs, pouilleux, enjuponnés, escabournés, encucullés, cagouleux, tondus et deschaux, mangeurs de crucifix, fesseurs de requiem, mendiants, faiseurs de dupes, captateurs de testaments, qui lors pullulaient et avaient acquis jà furtivement tant en maisons qu’en bois, champs et prairies, la tierce part du pays