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Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/115

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Il y favorisa les ligues des pieux décerveleurs, et les fit prospérer si merveilleusement que les citoyens Francis de Pressensé, Jean Psichari, Octave Mirbeau et Pierre Quillard, venus au chef-lieu pour y parler en hommes libres, crurent entrer dans une ville du xvie siècle. Ils n’y trouvèrent que des papistes idolâtres qui poussaient des cris de mort et les voulaient massacrer. Et comme M. Worms-Clavelin convaincu, dès le jugement de 1894, que Dreyfus était innocent, ne faisait pas mystère de cette conviction, après dîner, en fumant son cigare, les nationalistes, dont il servait la cause, avaient lieu de compter sur un appui loyal, qui ne dépendait point d’un sentiment personnel.

Cette ferme tenue du département dont il gardait les archives imposait grandement à M. Mazure, qui était un jacobin ardent et capable d’héroïsme, mais qui, comme la troupe des héros, ne marchait qu’au tambour. M. Mazure n’était pas une brute. Il