Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/121

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gant et trop correct pour ne pas paraître ennuyé.

Ce jeune homme s’arrêta devant une table voisine de celle qu’occupaient l’archiviste et le professeur. Mais madame de Gromance, ayant jeté un regard autour d’elle, aperçut M. Bergeret. Son visage en prit un air de dépit et elle entraîna son compagnon dans les profondeurs de la pelouse, jusque sous l’ombre d’un grand arbre. À la vue de madame de Gromance M. Bergeret ressentit cette douceur cruelle que donne aux âmes voluptueuses la beauté des formes vivantes.

Il demanda au maître d’hôtel s’il connaissait ce monsieur et cette dame.

— Je les connais sans les connaître, répondit le maître d’hôtel. Ils viennent souvent ici, mais je ne pourrais dire leurs noms. Nous voyons tant de monde ! Samedi il y avait des additions sur l’herbe et sous les arbres jusqu’à la haie vive qui ferme la pelouse.