Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/25

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blaient annoncer ces paroles ne se réalisèrent malheureusement pas. »


Ces lignes, qu’il lisait pour la centième fois et qui lui rappelaient tant d’heures de sa vie médiocre et difficile, embellie cependant par les riches travaux de la pensée, ces lignes dont il n’avait jamais cherché le sens, le pénétrèrent cette fois de tristesse et de découragement, comme si elles contenaient un symbole de l’inanité de toutes nos espérances et l’expression du néant universel. Il ferma le livre, qu’il avait tant de fois ouvert et qu’il ne devait jamais plus ouvrir, et sortit désolé de la boutique du libraire Paillot.

Sur la place Saint-Exupère, il donna un dernier regard à la maison de la reine Marguerite. Les rayons du soleil couchant en frisaient les poutres historiées, et, dans le jeu violent des lumières et des ombres, l’écu de Philippe Tricouillard accusait avec