Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/270

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modéré pour se séparer des violents. Il était revenu à eux en entendant redoubler leurs cris. « Je m’y attendais ! songeait Panneton. Le mal n’est pas grand. Je prendrai Gromance à la place de Terremondre. Gromance fera l’affaire. Gromance propriétaire. Il n’y a pas un hectare de ses terres qui ne soit hypothéqué. Mais cela ne lui nuira que dans son arrondissement. Il est à Paris. Je vais le voir. »

À cet endroit de sa pensée et de sa promenade, il vit venir madame de Gromance dans un manteau de vison qui lui tombait jusqu’aux pieds. Elle restait fine et mince sous l’épaisse toison. Il la trouva délicieuse ainsi.

— Je suis charmé de vous voir, chère madame. Comment va M. de Gromance ?

— Mais… bien.

Quand on lui demandait des nouvelles de son mari, elle craignait toujours que ce ne fût avec une ironie de mauvais goût.