Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/271

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— Voulez-vous me permettre de faire quelques pas avec vous, madame ? J’ai à vous parler de choses sérieuses… d’abord.

— Dites.

— Votre manteau vous donne un air farouche, l’air d’une charmante petite sauvage…

— Ce sont là les choses sérieuses que…

— J’y viens. Il est nécessaire que M. de Gromance pose sa candidature au Sénat. L’intérêt du pays l’exige. M. de Gromance est nationaliste, n’est-ce pas ?

Elle le regarda avec une légère indignation.

— Ce n’est pas un intellectuel, bien sûr !

— Et républicain ?

— Mon Dieu ! oui. Je vais vous expliquer. Il est royaliste… Alors, vous comprenez…

— Ah ! chère madame, ces républicains-là sont les meilleurs. Nous inscrirons le nom de M. de Gromance en belle place sur notre liste de nationalistes républicains.

— Et vous croyez que Dieudonné passera ?