Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/292

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qui appuyâtes les prétentions du saint siège sur un tas de sacrées décrétales que vous aviez vous-mêmes composées ; et vous, fabricants à la grosse de mémoires historiques, Soulavie, Courchamps, Touchard-Lafosse, faux Weber, Bourrienne faux ; vous, feints bourreaux et policiers feints, qui écrivîtes sordidement les Mémoires de Samson et les Mémoires de M. Claude ; et toi Vrain-Lucas qui de ta main sus tracer une lettre de Marie-Madeleine et un billet de Vercingétorix, je vous atteste ; je vous atteste, vous dont la vie entière fut une œuvre de simulation, faux Smerdis, faux Nérons, fausses Pucelles d’Orléans qui trompâtes les frères même de Jeanne d’Arc, faux Démétrius, faux Martin Guerre et faux ducs de Normandie ; je vous atteste, ouvriers en prestiges, faiseurs de miracles par qui les foules furent séduites, Simon le Magicien, Apollonius de Tyane, Cagliostro, comte de Saint-Germain ; je vous atteste, voyageurs