Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/330

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» — Monsieur Bergeret, vous avez dit que nous voulions la guerre et que nous la ferions, que je débarquerais à Douvres, que j’occuperais militairement Londres avec Jean Mouton, et que je prendrais ensuite Berlin et diverses autres capitales. Vous l’avez dit ; je le sais. Vous l’avez dit méchamment, pour nous nuire, en faisant croire aux Français que nous sommes belliqueux. Or, sachez, monsieur, que cela est faux. Nous n’avons point de sentiments guerriers ; nous avons des sentiments militaires, — ce qui est tout autre chose. Nous voulons la paix, et, quand nous aurons établi en France la République impériale, nous ne ferons pas la guerre.

» Je répondis à Jean Coq que j’étais prêt à le croire ; qu’au surplus je voyais bien que je m’étais trompé et que mon erreur était manifeste, que Jean Coq, Jean Mouton, Jean Laiglon, Gilles Singe et tous les Trublions avaient suffisamment montré leur amour de la paix en se défendant de partir pour la