Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/331

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Chine, où ils étaient conviés par de belles affiches blanches.

» — J’ai senti dès lors, ajoutai-je, toute la civilité de vos sentiments militaires et la force de votre attachement à la patrie. Vous n’en sauriez quitter le sol. Je vous prie, monsieur Coq, d’agréer mes excuses. Je me réjouis de vous voir pacifique comme moi.

» Jean Coq me regarda de cet œil qui fait trembler le monde :

» — Je suis pacifique, monsieur Bergeret. Mais, Dieu merci ! je ne le suis pas comme vous. La paix que je veux n’est pas la vôtre. Vous vous contentez bassement de la paix qui nous est imposée aujourd’hui. Nous avons l’âme trop haute pour la supporter sans impatience. Cette paix molle et tranquille, dont vous êtes satisfait, offense cruellement la fierté de nos cœurs. Quand nous serons les maîtres, nous en ferons une autre. Nous ferons une paix terrible, éperonnée et sonore, équestre ! Nous ferons