Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/390

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contentement des longs désirs et des ambitions pressantes. Seul, Joseph Lacrisse gardait quelque sérénité, pensant avoir assez fait pour son roi en se faisant élire conseiller municipal par les républicains nationalistes des Grandes-Écuries.

— En somme, dit-il, tout s’est bien passé le 14 juillet, à Longchamp. L’armée a été acclamée. On a crié : « Vive Jamont ! vive Bougon ! » Il y a eu de l’enthousiasme.

— Sans doute, sans doute, dit Henri Léon, mais Loubet est rentré intact à l’Élysée, et cette journée-là n’a pas beaucoup avancé nos affaires.

Hugues Chassons des Aigues, qui portait une balafre toute fraiche sur le nez, qu’il avait grand et royal, fronça les sourcils et dit fièrement :

— Je vous réponds que ça a chauffé à la Cascade. Quand les socialistes ont crié : « Vive la République ! vivent les soldats !… »