Page:Anatole France - Pierre Nozière.djvu/178

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également françaises, et l’union indissoluble est faite entre celles qui formèrent le domaine des premiers rois moines de la troisième dynastie et celles qui entrèrent les dernières dans cette réunion sacrée. Mais il est permis à un vieux Parisien archéologue d’aimer d’un amour spécial l’Île-de-France et les régions voisines, centre vénérable de notre France à tous. C’est là que se forma la langue délectable, la langue d’oïl, la langue d’Amyot et de La Fontaine, la langue française. C’est là enfin ma patrie dans la patrie.

Je suis à Pierrefonds, dans une chambre louée par des paysans, une chambre meublée d’une armoire en noyer et d’un lit à rideaux de cotonnade blanche avec grelots. L’étroite tablette de la cheminée porte une couronne de mariée sous un globe. Sur les murs blanchis à la chaux, dans de petits cadres noirs, des images coloriées qui datent du gouvernement de Juillet, La Clémence de Napoléon envers M. de Saint-Simon, avec cette légende : « Le duc de Saint-Simon, émigré français, prit (sic) les armes à la main et condamné à mort, allait subir sa sentence, lorsque sa fille vint demander grâce à Napoléon qui lui dit : « J’accorde la vie à votre