Page:Anatole France - Pierre Nozière.djvu/238

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velle preuve dans le registre manuscrit des lettres et ordonnances concernant la ville de Saint-Valery, qui est conservé aujourd’hui à la mairie et que M. Vanier, conseiller municipal, m’a communiqué. On lit dans ce registre une lettre que le cardinal de Bourbon, gouverneur du Vimeu, écrivit vers 1536, à ses « chers et bien amés » le maire et les échevins de Saint-Valery, touchant es « escolles » de la ville. Il leur rappelle qu’il entend garder « le droit de l’escollatre » qui lui appartient. Il veut que les écoles soient pourvues « d’ung homme de bien et bonnes lettres ». Et il n’a pas d’autre exigence. Si le personnage que l’échevinage lui propose « est suffisant », il l’agrée. « Car, ajoute-t-il, je désire merveilleusement que vos enfants soient bien instruictz, car c’est le bien de vostre chose publique. »

Ce registre que j’ai sous les yeux, et qui embrasse la première moitié du XVIe siècle, contient aussi, à la date de 1533, une bien curieuse ordonnance relative « au péché d’adultère ». Je vais la transcrire tout au long. Mais il faut d’abord rappeler que Saint-Valery était au XVIe siècle un port de cabotage très important. Si la ville avait été vingt fois ruinée par les