Page:Anatole France - Pierre Nozière.djvu/71

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s’embourbent jusqu’aux genoux. L’herbe cachait un marécage.

Ils s’en tirent à grand’peine. Leurs souliers, leurs chaussettes, leurs mollets sont noirs. C’est la nymphe du pré vert qui a mis les guêtres de fange aux quatre désobéissants.

Étienne les rejoint tout essoufflé. Il ne sait, en les voyant ainsi chaussés, s’il doit se réjouir ou s’attrister. Il médite en son âme innocente les catastrophes qui frappent les grands et les forts. Quant aux quatre guêtrés, ils retournent piteusement sur leurs pas, car le moyen, je vous prie, d’aller voir l’ami Jean en pareil équipage ? Quand ils rentreront à la maison, leurs mères liront leur faute sur leurs jambes, tandis que la candeur du petit Étienne reluira sur ses mollets roses.


jacqueline et miraut


Jacqueline et Miraut sont de vieux amis. Jacqueline est une petite fille et Miraut est un gros chien.

Ils sont du même monde, ils sont tous deux rustiques : de là leur intimité profonde. Depuis