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Les bouquinistes au XVIIIe siècle reconquirent le parapet pour la joie des curieux. M. Uzanne nous apprend qu’ils furent inquiétés de nouveau en 1721. À cette date, une ordonnance du roi défendit les étalages des livres à peine de confiscation, d’amende et de prison. On rédigea des requêtes rimées en faveur des malheureux bouquinistes. C’est l’un d’eux qui est censé parler sur le Parnasse, comme dit Nicolas :


Ces pauvres gens, chaque matin,
Sur l’espoir d’un petit butin,
Avecque toute leur famille :
Garçons, apprentis, femme et fille,
Chargeant leur col et plein leurs bras,
D’un scientifique fatras
Venaient dresser un étalage
Qui rendait plus beau le passage,
Au grand bien de tout reposant,
Et honneur dudit exposant,
Qui, tous les jours dessus ses hanches,
Excepté fêtes et dimanches,
Temps de vacances à tout trafic,
Faisoit débiter au public
Denrée à produire doctrine
Dans la substance cérébrine.


Ce n’est pas là sans doute l’Élégie pleurant