« Je n’ai bu que la soif aux lèvres des amants :
Ils sont faits de limon, tous les fils de la mère ;
La fleur de leurs baisers laisse une cendre amère,
L’étreinte de leurs bras est un choc d’ossements.
« Je brisais malgré moi l’argile de leur chaîne.
Seigneur 1 Seigneur 1 ce qui n’est plus ne fut jamais !
Leurs souvenirs étaient des morts que j’embaumais
Et qui n’exhalaient plus qu’à peine un peu de haine.
« Et je criais, voyant mon espoir achevé :
« Pleureuses, allumez l’encens devant ma porte,
« Apprêtez un drap d’or : la Madeleine est morte,
« Car étant la Chercheuse elle n’a pas trouvé ! »
« Et j’ouvrais de nouveau mes bras comme des palmes ;
J’étendais mes bras nus tout parfumés d’amour.
Pour qu’une âme vivante y vînt dormir un jour,
Et je rêvais encor les vastes amours calmes !
« Le Silence entendit ma voix, qui soupirait
Disant : « La perle dort dans le secret des ondes ;
« Or je veux me baigner dans des amours profondes
« Comme tes belles eaux, lac de Génésareth !