Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le temple a laissé des ruines si belles, les Dioscures, les deux frères d’Hélène, astres clairs, les Romains les employèrent comme estafettes au service de l’État. Ce sont les Dioscures qui vinrent sur un cheval blanc annoncer à Rome la victoire du lac Régille.

» Les Italiens ne demandaient à leurs dieux que des biens terrestres et des avantages solides. À cet égard, en dépit des terreurs asiatiques qui ont envahi l’Europe, leur sentiment religieux n’a pas changé. Ce qu’ils exigeaient autrefois de leurs Dieux et de leurs Génies, ils l’attendent aujourd’hui de la Madone et des saints. Chaque paroisse a son bienheureux, qu’on charge de commissions, comme un député. Il y a des saints pour la vigne, pour les céréales, pour les bestiaux, pour la colique et pour le mal de dents. L’imagination latine a repeuplé le ciel d’une multitude de figures animées, et fait du monothéisme juif un nouveau poly-