Page:Anatole France - Thaïs.djvu/96

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plongea trois fois dans la cuve baptismale. Les acolytes présentèrent l’huile avec laquelle Vivantius fit les onctions et le sel dont il posa un grain sur les lèvres de la catéchumène. Puis, ayant essuyé ce corps destiné, à travers tant d’épreuves, à la vie éternelle, l’esclave Nitida le revêtit de la robe blanche qu’elle avait tissue de ses mains.

L’évêque donna à tous le baiser de paix et, la cérémonie terminée, dépouilla ses ornements sacerdotaux.

Quand ils furent tous hors de la crypte, Ahmès dit :

— Il faut nous réjouir en ce jour d’avoir donné une âme au bon Seigneur Dieu ; allons dans la maison qu’habite ta Sérénité, pasteur Vivantius, et livrons-nous à la joie tout le reste de la nuit.

— Tu as bien parlé, Théodore, répondit l’évêque.

Et il conduisit la petite troupe dans sa maison qui était toute proche. Elle se composait d’une seule chambre, meublée de deux métiers de tisserand, d’une table grossière et d’un tapis tout usé. Dès qu’ils y furent entrés :