Page:Anatole France - Vie de Jeanne d’Arc, 1908, tome 1.djvu/13

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Mais on aurait attendu d’un scribe, qui est censé écrire sous la dictée d’un domestique du duc Jean, un récit moins inexact et moins vague des faits d’armes accomplis par la Pucelle en compagnie de celui qu’elle appelait son beau duc. Bien que cette chronique fût écrite à une époque où l’on n’imaginait pas que le procès de 1431 pût être un jour révisé, la Pucelle y est considérée comme opérant par des moyens surnaturels et ses actes y revêtent un caractère hagiographique qui leur ôte toute vraisemblance. Au reste, la portion de la chronique dite de Perceval de Cagny, qui traite de la Pucelle, est brève : vingt-sept chapitres de quelques lignes chacun. Quicherat croit que c’est la meilleure chronique qu’on ait sur Jeanne d’Arc[1], et peut-être, en effet, que les autres valent moins encore.

Gilles le Bouvier, roi d’armes du pays de Berry[2], qui avait quarante-trois ans en 1429, est un peu plus judicieux que Perceval de Cagny, et, bien qu’il brouille souvent les dates, mieux au fait des opérations militaires. Mais il est trop sommaire pour nous apprendre grand’chose.

Jean Chartier, chantre de Saint-Denys[3], exerçait l’office

  1. Procès, t. IV, p. 1.
  2. Ibid., t. IV, pp. 40 à 50. — D. Godefroy, Histoire de Charles VII, Paris, 1661, in-fol., pp. 369-474.
  3. Jean Chartier, Chronique de Charles VII, roi de Franoe, publ. par Vallet de Viriville, Paris, 1858, 3 vol. in-18 (Bibliothèque Elzévirienne).