Page:Anatole France - Vie de Jeanne d’Arc, 1908, tome 1.djvu/21

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Pucelle répond au premier président du Parlement de Poitiers qui l’interroge sur sa maison : ==== Quant est de l’ostel de mon père, Il est en pays de Barois ; Gentilhomme et de noble afaire Honneste et loyal François[1].


Pour qu’un clerc en arrivât à écrire de telles choses, il fallait que la famille de Jeanne fût depuis très longtemps anoblie et la première génération noble éteinte, ce qui advint en 1469 ; il fallait qu’il pullulât des du Lys, dont on ménageait les prétentions ridicules. Ces du Lys ne se contentaient point de remonter à leur tante ; ils rattachaient le bonhomme Jacquot d’Arc à la vieille noblesse barroise.

Bien que ces paroles de Jeanne sur « l’hôtel de son père » s’accordent assez mal avec d’autres scènes du même mystère, ce long ouvrage paraît être tout d’une venue.

Il fut vraisemblablement compilé sous le règne de Louis XI par un Orléanais qui possédait assez bien son sujet. Il y aurait intérêt à étudier ses sources plus attentivement qu’on ne l’a fait jùsqu’ici. Ce poète semble avoir connu un Journal du siège très différent de celui que nous possédons.

  1. Mistère du siège, pp. 397-398.