Page:Anatole France - Vie de Jeanne d’Arc, 1908, tome 1.djvu/25

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Par contre, il donne des renseignements précieux sur les faits militaires qui suivirent la délivrance d’Orléans.

Le Fèvre de Saint-Rémy, conseiller du duc de Bourgogne et roi d’armes de la Toison-d’Or[1], était peut-être à Compiègne quand Jeanne fut prise et il a parlé d’elle comme d’une vaillante fille.

Georges Chastellain copie Le Fèvre de Saint-Rémy[2]. L’auteur du Journal dit d’un bourgeois de Paris[3], en qui l’on reconnaît un clerc cabochien, n’avait entendu parler de Jeanne que par les docteurs et maîtres de l’Université de Paris. Aussi était-il fort mal renseigné. C’est regrettable. Cet homme est unique dans son temps pour l’énergie des passions et du langage, pour la vigueur de la colère et de la pitié, pour son sens profondément populaire.

Je dois signaler un écrit qui n’est ni français ni bourguignon, mais italien. Je veux parler de la Chronique d’Antonio Morosini, publié par M. Germain Lefèvre Pontalis

  1. Chronique de Jean Le Fèvre, seigneur de Saint-Remy, publ. par François Morand, Paris, 1876-81, 2 vol. in-8,.
  2. Chronique des ducs de Bourgogne, Paris, 1827, 2 vol. in-8°, t. XLII et XLIII de la Collection des Chroniques françaises de Buchon. — Œuvres de Georges Chastellain, publiées par Kervyn de Lettenhove, Bruxelles, 1863, 8 vol. in-8°.
  3. Journal d’un bourgeois de Paris (1405-1449), publié par A. Tuetey, Paris, 1881, in-8°.