Page:Anatole France - Vie de Jeanne d’Arc, 1908, tome 1.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

  Le livre de Wallon a été très répandu, sinon très lu ; il doit sa fortune à son exactitude confessionnelle[1]. C’est une œuvre consciencieuse, morne et d’un fanatisme modéré. Puisqu’il fallait une Jeanne d’Arc orthodoxe à l’usage des gens du monde, celle de M. Marius Sepet avait, pour remplir cet office, autant d’exactitude et plus de grâce[2].

  Après la guerre de 1871, sous la double influence de l’esprit patriotique, exalté par la défaite, et du sentiment catholique renaissant dans la bourgeoisie, le culte de la Pucelle redoubla de ferveur. Les lettres et les arts achevèrent la transfiguration de Jeanne.

  Les catholiques, comme le docte chanoine Dunand[3], rivalisent de zèle et d’enthousiasme avec les spiritualistes indépendants comme M. Joseph Fabre[4]. Celui-ci, en donnant sous une forme très artiste les deux procès en français et en discours direct, a vulgarisé l’image la plus ancienne et la plus touchante de la Pucelle[5].

  1. H. Wallon. Jeanne d’Arc, Paris, 1860, 2 vol. in-8°.
  2. M. Sepet, Jeanne d’Arc, avec une introduction par Léon Gauthier, Tours, 1869, in-8°.
  3. Chanoine Dunand, Histoire de Jeanne d’Arc, Toulouse, 1898-1899.vol. in-8°.
  4. Joseph Fabre, Jeanne d’Arc, libératrice de la France, n. éd., Paris, 189’1, in-12.
  5. Procès de condamnation de Jeanne d’Arc… traduction avec éclaircissements, par J. Fabre, n. éd., Paris, 1895, in-18.