Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/106

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Anchise, des déjeuners fabuleux et trente et un gilets achetés en un mois, avec le projet d’amener ce nombre à trois cent soixante-cinq, ne furent qu’une partie de ces choses bizarres qui étonnèrent un moment ses amis, et qu’il appelait, en riant, une réclame.

Comme la plupart des écrivains de notre époque, Balzac ignorait complétement l’art de causer. Sa conversation n’était guère qu’un monologue amusant, vif et parfois bruyant, mais uniquement rempli de lui-même et de ce qui lui était personnel. Le bien, comme le mal, y prenait une telle exagération, qu’ils y perdaient toute apparence de vérité ; dans les dernières années, ses embarras d’argent toujours croissants et ses espérances d’en gagner augmentant dans la même proportion, ses millions futurs et ses dettes présentes étaient le sujet de tous ses discours, et il me causa un jour à ce sujet une vive contrariété.

Un Américain du plus grand mérite, né à la Louisiane, et représentant la Nouvelle-Orléans au sénat de Washington, était venu à Paris avec l’intention d’y voir les hommes remarquables de la France, dont les noms et les ouvrages étaient ar-