Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/147

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on se trompe encore cette fois, si l’on juge par l’extérieur ! Un Franc-Comtois sort doucement de quelque pauvre gîte où il manque du nécessaire ; il marche d’un pas lourd, mais égal, ne s’inquiétant ni de ceux qui le heurtent pour courir en avant, ni de ceux qui se plantent sur son chemin et peuvent l’arrêter. Il va toujours de son même pas et avec un air si gauche, que personne ne redoute ses efforts et par conséquent ne s’en inquiète… Cependant il arrive aux meilleures situations et il se les assure de telle manière, que nul ne peut l’en déposséder. Toutes les bonnes places et toutes les positions avantageuses, à Dijon même, se sont trouvées quelquefois occupées en même temps par ces Francs-Comtois dont on se moquait. Si l’on voulait regarder à Paris, on verrait que sans bruit, sans jactance, sans même avoir l’air de faire un mouvement pour s’avancer, ils arrivent plus vite encore que les Gascons.

Grâce à cette précieuse habileté, Nodier fut toujours plus entouré que la plupart des vieillards de notre temps. La jeunesse avait gardé pour lui des sympathies, moins, il est vrai, pour ses écrits, qui n’ont pas sondé assez profondément le cœur