Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/226

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l’une de ces soirées, voyant mon regard se fixer involontairement sur ce rassemblement d’insignes merveilleux, il me dit en passant :

— J’en attends encore deux.

Mais il ne se fâcha pas de ce que je ne pus retenir un élan de gaieté.

C’était un excellent homme, dont la vanité n’avait rien d’hostile, rien de dédaigneux. Il montrait une joie d’enfant saturé de jouets, tout épanouie, toute bienveillante, toute gentille. Il a fait un livre intitulé l’Étoile polaire, destiné à louer tous ceux qui l’invitaient à des fêtes ; c’était l’apothéose de tous ceux qui l’ont décoré.

Son dévouement à ses opinions légitimistes fut complet et constant. Il allait à l’étranger faire sa cour à la royauté exilée, il y était reçu en ami du malheur et retenu avec bonté. En quittant Frosdorff après un séjour de deux semaines, il disait à M. A… :

— Que je plains ces malheureuses princesses !

Cela n’étonna point l’interlocuteur, les exilés sont bien à plaindre ! Mais il ne put retenir un mouvement de surprise lorsque d’Arlincourt ajouta :