Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/227

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— Comme elles vont s’ennuyer à présent que j’ai quitté le palais. Car depuis quinze jours je leur lisais mes ouvrages tous les soirs !

Voilà pourquoi il les trouvait à plaindre !

Les réunions qui eurent lieu chez d’Arlincourt étaient donc du nombre de celles qui peuvent s’intituler : Soirées de vanité.

Il y en a beaucoup comme cela dans Paris. Madame Récamier y excellait ; et ce n’est pas un art facile que celui de réunir au même lieu, à jour fixe, des gens illustres ! Les glorieux de notre temps ne se soucient guère, en général, de la gloire des autres ; ils la fuient quand ils ne la nient pas. Chaque écrivain célèbre dresse son petit autel à part, où il n’admet que ses dévots. Se trouver avec ceux qui partagent l’attention du public ne leur plaît pas. Les soleils ne doivent pas se rencontrer, et c’est avec peine qu’on parvient à mettre un grand nombre d’astres dans le même horizon. Leurs rayons ne vont-ils pas être éclipsés, amoindris, obscurcis par les rayons rivaux ? Il est vrai que, dans ces salons où ils sont appelés, ils ne sont pas mis en contact, et qu’il est impossible que leurs idées se heurtent dans de pareilles soi-