Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/67

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dans le premier salon un homme d’un certain âge, mais d’une apparence vigoureuse et d’une physionomie animée, qui m’était inconnu ; il se tenait debout, appuyé contre un panneau de la boiserie, et autour de lui une douzaine de personnes, debout aussi, l’écoutaient attentivement. Il parlait de l’Asie, des peuples anciens de ces belles contrées, de leurs lois, de leurs écrits, et du degré de leur intelligence. Il jugeait aussi bien les petitesses et les grandeurs de notre état social que les splendeurs et les vices des civilisations passées. C’était un admirable enseignement, en même temps qu’une spirituelle causerie ; je n’avais rien entendu de pareil !

Quand il s’arrêta, quelqu’un qui arrivait me demanda qui c’était.

— Je l’ignore, répondis-je ; mais ce ne peut être que M. Cuvier.

Gérard m’entendit et me le présenta, en lui disant que je venais de le deviner ; ils étaient amis et dignes de l’être.

Le nombre infini de personnes de distinction que je vis dans la maison de Gérard est presque impossible à dire.