Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/88

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n’eut que de poétiques et nobles révélations à faire aux cœurs et aux esprits attentifs et inquiets qui entouraient son lit de douleur… Ses idées distinctes, mais sans suite, ou plutôt ses paroles sans liaison entre elles, furent toutes d’un ordre élevé, tendre et exalté. C’étaient les premières émotions d’une ardente jeunesse qui se reflétaient dans sa pensée, un innocent attachement dont parfois ses intimes l’avaient entendu parler à mots couverts et en riant de sa timidité juvénile, et qui se retraçait à sa mémoire sous les grands arbres d’un bois où il n’avait osé parler ! C’était son premier succès au Salon de l’exposition, quand son triomphe était encore mêlé de surprise… Puis il parlait aussi d’un ciel peuplé d’anges gracieux, qui lui apparaissait tout rempli d’une céleste harmonie. Rien d’amer, de sombre ou de douloureux au moral, n’attrista sa fin d’homme de bien… et son imagination, qui n’avait eu, comme peintre, que de belles inspirations, ne refléta dans sa dernière heure qu’un ciel plein de poésie, de merveilles et de splendeurs[1] !

  1. Le neveu de Gérard, l’héritier de sa fortune et de son nom,