tès ; car le ciel leur avait donné en courage et en talent ce qui leur manquait en fortune et en prospérité.
Un des habitués les plus intimes des salons de la duchesse d’Abrantès était le comte Jules de Castellane que tout le monde connaît plus ou moins, mais que peu de personnes connaissent complétement. Nous ne parlerons pourtant ici que de son théâtre de société qui florissait déjà vers cette époque ; il fut un moment dirigé par les soins de madame la duchesse d’Abrantès ; elle fut remplacée plus tard par madame Gay, laquelle fut détrônée à son tour. M. de Castellane n’était pas encore marié, et son hôtel était une espèce de république. On s’y disputait le pouvoir. C’était à qui gouvernerait ; on ne savait auquel entendre, et les mains qui saisissaient les rênes de cet État agité les gardaient si peu de temps, que ce n’était vraiment pas la peine de s’en mêler.
J’avais, à la demande de M. le comte de Castellane, composé pour son théâtre une comédie en un acte, intitulée : le Château de ma nièce. Mais, pendant que je la faisais, j’eus l’occasion de me convaincre qu’on m’envierait la place que j’y oc-