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Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/207

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place sur la planche, et à causer sérieusement avec mes camarades. Malheureusement, nous sommes toujours claquemurés ici, à l’exception du seau d’eau, qui quelquefois descend dans la cour. Il est vrai que le panier du marché nous apporte les nouvelles du dehors, mais il parle avec trop d’exaltation du gouvernement et du peuple. Aussi avant-hier un vieux pot en a été tellement bouleversé, qu’il est tombé par terre et s’est brisé. Si je ne me trompe, le panier, avec ses idées trop avancées, appartient à l’opposition.

— Tu parles trop ! » répliqua le briquet ; et l’acier, se heurtant contre le caillou, en fit jaillir des étincelles. « Tâchons de nous amuser un peu, ce soir.

— Oui, reprirent les allumettes, causons, et décidons quel est le plus noble de nous tous.

— Je n’aime pas à m’entretenir de moi-même, observa le pot de terre. Il nous reste d’autres sujets de conversation. Je commencerai par raconter l’histoire de ma vie, puis chacun en fera autant. Rien n’est plus divertissant. Or donc, sur les bords de la Baltique, non loin des superbes forêts de hêtres qui couvrent le sol de notre chère patrie, le vieux Danemark....

— À la bonne heure ! voilà un beau commen-