Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/210

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« Mais en ce moment la porte s’ouvrit. C’était la servante ; personne ne bougea plus, personne ne souffla mot. Cependant il n’y avait pas parmi eux de pot si mince qu’il ne se crût très-capable, et d’une origine très-distinguée.

« Oui, pensait chacun d’eux, si on avait voulu me laisser faire, nous nous serions autrement amusés ce soir. »

« La bonne prit les allumettes pour allumer son feu. Ciel ! comme elles craquèrent et s’enflammèrent avec fracas !

« Maintenant, se disaient-elles, tout le monde est obligé de reconnaître notre splendeur ! Quelle lumière ! quelle… » Et ce n’était plus qu’un peu de cendre.

— Voilà une aventure charmante ! dit la reine ; tout à l’heure je me croyais transportée au milieu de la cuisine, près des allumettes. Aussi vous épouserez notre fille.

— Oui, certes ! ajouta le roi, tu auras notre fille pour femme, et à lundi la noce. »

En le tutoyant, on regardait déjà le fils du marchand comme membre de la famille.

La veille de la noce, toute la ville fut illuminée. On jeta dans toutes les rues des brioches et des macarons ; les gamins grimpaient sur les arbres criaient : hourra ! et sifflaient entre leurs doigts C’était vraiment un spectacle magnifique.