Et Ferme-l’Œil prit son parapluie et s’en alla.
« Voyez donc ! voyez donc ! maintenant il n’est plus permis de dire son opinion, » dit en grognant le vieux portrait.
Hialmar se réveilla.
« Bonsoir ! » dit Ferme-l’Œil.
Hialmar le salua, puis il courut au mur et tourna le portrait de son bisaïeul, pour qu’il ne se mêlât point comme la veille à la conversation.
« Tu peux maintenant raconter tes histoires. Raconte-moi les cinq petits pois qui habitaient une cosse, et la grosse aiguille qui se croyait aussi fine qu’une aiguille à broder.
— Non, il ne faut pas abuser : le bien même peut fatiguer, dit Ferme-l’Œil. Tu sais bien que j’aime beaucoup à te montrer du nouveau : ce soir je vais te montrer mon frère. Il s’appelle comme moi Ferme-l’Œil ; mais il ne rend jamais qu’une seule visite à une personne. Il emmène sur son cheval celui qu’il a visité et lui raconte des histoires. Il n’en connaît que deux : l’une est si admirablement jolie que personne au monde ne peut s’en faire une idée. L’autre est si vilaine et si terrible que c’est incroyable. »
Et alors Ferme-l’Œil leva le petit Hialmar jus-